Le magnétisme

 

Le terme magnétisme trouve son origine dans le latin magnes qui signifie aimant. Magnes désigna également l'Éther, considéré comme le magnétisme spirituel et cosmique de l'univers.

De tous temps, des auteurs et des mystiques ont parlé de cette propriété que possède l’homme de transmettre son énergie aux êtres ou aux substances. Dans son Traité des Mystères Égyptiens, Jamblique écrit qu’en Égypte des prêtres imposaient leurs mains sur des malades et que ces derniers ne tardaient pas à tomber dans une sorte de sommeil. Le magnétisme et l’imposition des mains entraînent en effet souvent une certaine somnolence chez le sujet. C'est d'ailleurs une manière d'hypnotiser quelqu'un.

Au dix-huitième siècle, Frantz Anton Mesmer donne le nom de « magnétisme animal » au rayonnement vital de l’être humain et celui de « magnétisme minéral » au fluide agissant dans l’aimant. Il a établi une théorie et une pratique reposant sur l’émission par tout homme d’un fluide vital capable de soigner et d’agir sur toute autre personne ou animal. 

Frantz Anton Mesmer  (1734-1815)

Docteur en médecine de l’université de Vienne, Mesmer est le fondateur du mesmérisme. Il est considéré à la fois comme le père du magnétisme animal et celui de l’hypnose moderne.

Mesmer s’est battu pour tenter de faire reconnaître cette propriété du fluide universel ou magnétisme mais il se heurta à la résistance des autorités médicales de l’époque.

L’œuvre de Mesmer ne demeura pourtant pas sans conséquence. Son travail est la base sur laquelle s’est érigée la connaissance occidentale moderne du magnétisme.

     

Voici comment opérait Mesmer, selon Bailly, rapporteur de la Commission Royale chargée par le Roi de l'examen du magnétisme animal en 1784 :

Le baquet de Mesmer

« Au milieu d'une grande salle où d'épaisses tentures ne laissent pénétrer qu'un jour fort adouci se trouve une caisse circulaire en bois de chêne : le baquet.

Dans l'eau qui remplit à moitié la caisse, sont immergés de la limaille de fer, du verre pilé et d'autres menus objets. Le couvercle est percé d'un certain nombre de trous d'où sortent des branches de fer, cordées et mobiles que les malades doivent appliquer sur les points dont ils souffrent.

Dans un coin de la salle, un piano-forte ou un harmonica joue des airs sur des mouvements variés, surtout vers la fin des séances. Les malades se rangent en silence autour du baquet, une corde passée autour de leur corps les unit les uns aux autres. Si quelqu'un demande à boire, on lui sert une limonade au citron dans laquelle est dissoute de la crème de Tartre.

Cependant l'influence magnétique se fait sentir. Quelques malades sont calmes et n'éprouvent rien. D'autres toussent, crachent, sentent quelques légères douleurs et ont des sueurs. D'autres sont agités par des convulsions extraordinaires.

Les salles où ces scènes se passaient avaient reçu le nom d'"Enfer à Convulsions". »

 

Après Mesmer, de nombreux chercheurs continuèrent à étudier ce phénomène. Parmi les plus connus, nous pouvons citer le baron Du Potet de Sennevoy (1786¬-1881), Hector Durville (1849-1923) et Paul-Clément Jagot (1889-1962).